Tu veux un test simple, brutal et sans excuse ? Prends deux charges monstrueuses dans chaque main, serre les dents… et marche. Voilà le Farmer’s Walk. Pas de technique ésotérique, pas de stratégie compliquée : juste de la poigne, du mental et une capacité à rester solide sous le poids. Cette épreuve, c’est un classique absolu du Strongman. Et si tu veux devenir un vrai monstre de puissance fonctionnelle, c’est l’un des meilleurs outils à intégrer à ton entraînement. Dans cet article, on va décortiquer tout ça ensemble : origine, exécution, astuces, variantes, et exemples inspirants.
Un peu d’histoire : retour aux racines
Le Farmer’s Walk a fait ses débuts au World’s Strongest Man en 1983, à Christchurch en Nouvelle-Zélande, sous le nom de Fergus Walk. À l’époque, les Strongmen portaient deux manches en bois de 80 kg chacun, mais c’est l’épaisseur des poignées, plus que le poids, qui posait problème.
On mesurait alors la performance à la distance parcourue autour d’une piste. Celui qui allait le plus loin remportait l’épreuve.
Aujourd’hui, on parle plutôt de Giant Farmer’s Walk, avec des valises en métal de 160 kg chacune, sur une distance fixe (souvent entre 20 et 40 mètres), à parcourir le plus vite possible.
Les athlètes peuvent poser et reprendre les charges autant de fois que nécessaire. C’est devenu un test d’exploitation maximale du grip, du gainage et du mental.
Ce que l’épreuve travaille (et pourquoi c’est un must)
Le Farmer’s Walk, c’est l’épreuve la plus « fonctionnelle » du Strongman. Elle renforce :
- Ton grip (force des mains et des avant-bras)
- Ton core (gainage profond et stabilité)
- Tes trapèzes et épaules (qui encaissent chaque pas)
- Ton mental (résister à l’envie de lâcher)
- Ta posture (lutte contre l’effondrement sous charge)
Et surtout, c’est un transfert direct vers toutes les autres épreuves : si tu tiens une valise de 160 kg dans chaque main pendant 30 mètres… ton soulevé de terre ou ton sandbag carry vont naturellement progresser. Le Farmer’s Walk, c’est la base. Tu veux devenir plus fort partout ? Commence par là.
Comment bien exécuter ton Farmer’s Walk
1. Prise et position
Attrape les poignées fermement, mains centrées, bras tendus. Le regard est droit, le buste légèrement penché en avant, les épaules tirées vers l’arrière pour ne pas te faire « aspirer » vers le sol. Respire, engage le core… et pars.
❌ Évite les balancements de bras. Tu veux marcher comme sur des rails, pas comme un pingouin sous stéroïdes.
2. La marche
Fais des pas courts et rapides. Moins tu restes sous charge, mieux c’est. Si tu vas trop lentement ou si tu fais de grands pas désorganisés, tu vas perdre en stabilité et fatiguer ton grip plus vite.
✅ Astuce : Garde un rythme constant, surtout si tu dois poser et reprendre. Chaque relance coûte cher en énergie.
3. La pose (si nécessaire)
Si tu poses, pose bien. Droite, contrôlée. Respire. Replace tes mains exactement au même endroit et repars vite. Ne reste pas à te demander si tu vas continuer. Tu continues.
Tips par Mitchell Hooper :
Programmes et variations pour progresser
Tu peux intégrer le Farmer’s Walk à la fin de ta séance de tirage ou en conditioning lourd. Exemples de formats :
- Distance classique : 3 x 30 m avec 90 sec de repos
- Heavy hold : tiens les valises le plus longtemps possible (3 séries, 1 à 2 min de récup)
- Medley explosif : Farmer’s Walk + Yoke + Sandbag = combo infernal pour le grip et le cardio
- Start & stop : marche 10 m, pose 5 sec, repars : simule un effort de compète
Tu peux aussi varier :
- Le type de poignées : épaisses pour plus de difficulté
- La charge : plus légère pour le speed carry, plus lourde pour le grip max
- Le style : en montée, sur herbe, en terrain instable, etc.
Le Farmer’s Walk, c’est plus qu’un simple exercice. C’est un test d’intégrité physique. Tu portes, tu marches, tu souffres… mais tu avances. C’est une épreuve qui apprend la résilience, l’économie de mouvement, et la force de volonté.