Quand tu vois un gars tracter un camion, soulever une pierre de 180 kg ou presser un tronc de 160 kg au-dessus de sa tête, tu te dis sûrement : « Mais comment c’est possible ? » Bienvenue dans le monde du Strongman. Un sport de titans, de guerriers modernes, où l’objectif n’est pas seulement d’être fort… mais d’être le plus fort. Et cette quête, elle ne date pas d’hier. Je te présente en quelques lignes l’histoire du Strongman.
Des origines antiques aux foires de village
Remontons le temps.
Dans la Grèce antique, déjà, les athlètes des Jeux Olympiques soulevaient des blocs de pierre, lançaient des disques ou des poids. Dans les sagas nordiques, on trouve des épreuves où les Vikings soulevaient des troncs ou portaient des pierres pour prouver leur valeur.
En Islande, la tradition du Husafell Stone, une pierre de 186 kg à transporter sur 50 mètres, remonte à plus de 200 ans. C’était ça, être un homme : prouver sa force devant la tribu.
Mais c’est au XIXe siècle que le « Strongman » devient une figure populaire.
Dans les cirques et les music-halls, des colosses comme Louis Cyr (Canadien), Apollon (français) ou Arthur Saxon (allemand) fascinent les foules avec des exploits insensés. Louis Cyr aurait soulevé un cheval, Arthur Saxon un haltère de 168 kg… à un seul bras ! Ces hommes étaient des showmen autant que des athlètes. Des demi-dieux de foire.
1977 : la naissance du Strongman moderne
Mais ce n’est qu’en 1977 que le Strongman devient un sport à part entière. La chaîne américaine CBS, en quête de sensationnel, crée une émission télé : The World’s Strongest Man.
Une compétition délirante, entre jeux du cirque et test de survie. Au programme : porter des frigos, soulever des rochers, tirer un bus… Le tout en maillot de bain moulant, avec une bande-son épique.
Les premiers concurrents ne sont pas des Strongmen au sens actuel.
Il y a des joueurs de football américain, des culturistes comme Lou Ferrigno (Hulk dans la série TV), des haltérophiles. Mais très vite, des figures émergent : Bill Kazmaier, Geoff Capes, Jón Páll Sigmarsson (l’homme qui disait : “There’s no reason to be alive if you can’t do deadlift”).
Le public adore. Les caméras aussi. Le Strongman moderne est né.
Des années 90 à aujourd’hui : spécialisation, professionnalisation, explosion
Dans les années 90–2000, le Strongman devient plus structuré.
Des ligues apparaissent : IFSA, Giants Live, Strongman Champions League, Arnold Strongman Classic. Chaque compétition a son style.
L’Arnold, par exemple, favorise les épreuves lourdes, statiques, proches de l’haltérophilie brute. Le WSM, lui, mêle endurance, explosivité, grip et vitesse.
Là, on voit émerger des athlètes complets, capables de tirer une voiture et de sprinter avec une charge sur le dos. Des gars comme Mariusz Pudzianowski (5x WSM), Žydrūnas Savickas “Big Z”, ou encore Hafthor “La Montagne” Björnsson, qui a soulevé 501 kg au soulevé de terre en 2020.
C’est aussi l’arrivée des réseaux sociaux. Le Strongman se popularise comme jamais. Les vidéos de record deviennent virales. Les fans découvrent les coulisses, les blessures, les repas à 10 000 calories, les galères d’entraînement dans des hangars en hiver.

Le Strongman en France : de l’ombre à la lumière
Et la France dans tout ça ? Longtemps marginal, le Strongman français est en plein essor. Des figures comme Aurélien Le Jeune (champion de France, présent sur la scène pro internationale) portent les couleurs tricolores dans des compétitions relevées, face aux meilleurs mondiaux.
Des compétitions comme l’Homme le Plus Fort de France, la Ferme du Strong, ou les Static Monsters attirent chaque année plus de monde. On voit aussi de plus en plus de femmes s’illustrer, comme Angéline Berva, qui posent des barres à 200 kg au deadlift et pressent des dumbbells de 50 kg comme si de rien n’était.
Les records tombent. Le matériel se développe. Et surtout, une vraie communauté se crée autour de la FFS, des clubs et des salles spécialisées. On n’a peut-être pas encore un “World’s Strongest Man” français… mais ça pourrait arriver plus vite qu’on le croit.
Plus qu’un sport : une école de mental
Ce qui rend le Strongman unique, c’est son esprit. Ce n’est pas qu’un sport de brutes.
C’est un sport de mental, de résilience, de gestion de la douleur. Tu peux être le plus fort à l’entraînement, si tu craques au moment du medley, tu perds. Tu dois être solide physiquement et mentalement. Capable d’encaisser la douleur, de pousser alors que tout brûle.
C’est aussi un sport d’entraide. Sur les plateaux, entre deux épreuves, tu verras un gars prêter ses sangles à un autre. Un concurrent féliciter celui qui l’a battu. Parce qu’au fond, le vrai combat, c’est contre toi-même. Contre la charge. Contre le doute.
Le Strongman, c’est plus qu’une passion. C’est un mode de vie. Une façon de repousser ses limites, de faire partie d’une communauté. Tu n’as pas besoin d’être champion pour commencer. Il te faut juste de la volonté, de la sueur… et une bonne paire de chaussures.
Si tu ne me crois pas ou que tu veux en savoir plus : Pourquoi faire du Strongman ?
Alors, prêt à pousser ton premier yoke ? À charger ta première Atlas Stone ? WELCOME.