Imagine un colosse de 160 kilos, capable de soulever 340 kg au deadlift et d’enchaîner les squats à 250 kg comme un guerrier viking. Maintenant, imagine ce même homme, amaigri de 70 kg, ganté et affûté, prêt à tout donner dans une cage de MMA. Après Martins Licis, bienvenue dans l’univers de Martin Horsky, l’un des parcours les plus fous du Strongman moderne.
Le Strongman qui en voulait plus
Avant les combats, Martin était avant tout un passionné de force. En République Tchèque, il traînait sa carcasse de 160 kg dans les compétitions amateurs, avec des barres titanesques en main et un goût prononcé pour le dépassement de soi. Deadlift à 340 kg, bench à 220 kg, squat à 250 kg : c’était du lourd, sans compromis.
Mais à 34 ans, un déclic. Trop de contraintes physiques. Trop de fatigue. Trop de poids. Martin veut une nouvelle vie. “Je me suis mis à la boxe… juste pour perdre du poids !” confie-t-il. Sauf qu’à force de suivre ses potes en salle de MMA, l’envie est née : et pourquoi pas moi ?
70 kilos de moins, une rage de vivre en plus
Ce qui suit relève presque du roman. En six ans, Horsky transforme son corps et son quotidien. Il perd 70 kg. Il découvre l’endurance, le mouvement, la vitesse. Il passe du rôle de tank à celui de prédateur agile. Et surtout, il enchaîne les combats comme un affamé.
“J’ai déjà accepté un combat la veille d’un gala… en devant perdre 5 kg. Je ne refuse jamais personne.”
Cette mentalité, c’est du pur Strongman : ne jamais reculer. Sauf qu’ici, c’est dans une cage que ça se joue.

70kg. Il y a pas à dire. Ça change un homme.
Une autre force : celle du mental et du cardio
Fait étonnant : ce n’est pas sa puissance qui fait peur à ses adversaires. C’est son cardio. “Je suis préparateur physique, donc je mise tout sur l’endurance. Et surtout, je prends un plaisir fou à combattre.”
Là où certains misent sur un KO rapide, lui étouffe ses adversaires par la pression constante. Il encaisse, avance, use. Et ce mental, forgé sous les barres de Strongman, le suit dans chaque round.
Une carrière construite à la hargne
Son palmarès est modeste (4 victoires, 6 défaites), mais ce serait une erreur de juger Martin à ses stats. Il combat tout le temps, souvent dans des conditions extrêmes, parfois à la dernière minute, parfois avec un énorme cut à gérer. En juin 2023, il bat Chresus Mokima. En janvier 2024, il affronte GregMMA au Zénith de Paris. Combat sous pression, combat médiatisé. Il perd, par soumission, mais sort avec les honneurs.
Et surtout, il prouve une chose : la force brute peut se transformer, se réinventer, et même s’adapter à un art aussi complet que le MMA.
Le feu sacré du Strongman ne meurt jamais
Martin Horsky, c’est une leçon pour tous les gars du Strong qui se disent : “je suis trop lourd, trop vieux, trop limité pour changer”. Faux. Ce mec a tout remis à plat à 34 ans. Il a changé de sport, changé de corps, changé de vie.
Et il continue, aujourd’hui à 42 ans, à monter dans la cage, à représenter le X-Gym Praha, à tester le Bare Knuckle, le Kickboxing, le Jiu-Jitsu…
“Je veux tout faire. Tout tester. Le plus longtemps possible.”
Il n’est peut-être plus celui qui soulève 340 kg. Mais il est plus fort que jamais.