Tu veux tester ta capacité à souffrir en mouvement ? Bienvenue sur la Conan’s Wheel. Ce n’est pas l’épreuve la plus spectaculaire en apparence, mais crois-moi, c’est l’une des plus brutales pour le système cardio, les avant-bras et l’ego. Tu avances en rond, tu serres, tu suffoques, et chaque mètre est une victoire mentale autant que physique. C’est l’art de marcher avec un fardeau impossible, comme Conan le Barbare avec sa roue de l’enfer. Pas étonnant que cette épreuve porte son nom.
Le concept de la Conan’s Wheel
L’épreuve est simple dans sa forme : tu dois porter un bras de levier chargé sur l’avant de ton corps, souvent en position Zercher, et marcher en cercle aussi loin que possible.
Le bras est fixé au centre d’un axe qui tourne, formant une roue. À chaque pas, le bras décrit un cercle et tu avances… en enfer.
Ce n’est pas la charge qui te tue au départ. C’est l’effet de levier combiné à la fatigue accumulée. Même les meilleurs strongmen du monde ralentissent au bout de quelques mètres. Dans certaines compétitions, le poids atteint 300 à 350 kg, placé à 1,5 m du centre.
Le bras de levier est tel que tu dois lutter contre une pression constante sur les biceps, les avant-bras, le diaphragme. Et ton mental.
Pour illuster ce que je viens de dire, démonstration de Rayno Nel, World Strongest Man 2025 :
Les muscles sollicités
Tu vas tout prendre. Littéralement. Mais certains groupes souffrent plus que d’autres :
- Les avant-bras, en isométrie constante, pour maintenir la position.
- Le dos et les trapèzes, pour supporter la charge sans effondrement postural.
- Les jambes, car tu marches en rond, sous charge, en gardant ton équilibre.
- La sangle abdominale, pour verrouiller la position et éviter la bascule.
Et surtout : ton mental. Car la douleur monte vite. Très vite. Et tu dois continuer à marcher alors que tout crie « stop ».
La technique à adopter
Même si cette épreuve semble “juste marcher”, la technique est cruciale :
- Position Zercher solide : cale bien l’axe dans le creux des coudes, remonte les bras et verrouille le dos.
- Respiration brève mais contrôlée : tu n’auras pas de souffle profond, donc respire par petites bouffées.
- Pas courts et rythmés : évite les grands pas qui déséquilibrent. Tu avances comme une machine.
- Regard fixe : concentre-toi sur un point devant toi pour éviter de trop penser à la douleur.
Comment t’entraîner pour la Conan’s Wheel
Tu n’as pas forcément accès à une vraie roue ? Pas de souci. Voici quelques alternatives :
- Zercher carries avec un sandbag ou une log. Marche sur 20 à 40 mètres.
- Zercher yoke holds en statique pour habituer tes bras et ton dos à la pression.
- Front rack carries très lourds, pour simuler le blocage respiratoire.
- Step-ups lestés pour développer l’endurance unilatérale sous fatigue.
Et n’oublie pas les bases : deadlift, farmers walk, squat avant. Tu veux un tronc solide ? Tu vas devoir le construire à l’ancienne.
Des performances de mutant
- Tom Stoltman a réalisé une Conan’s Wheel à plus de 350 kg pour plus de 3 tours complets, ce qui représente plus de 50 mètres de souffrance pure.
- Certains records mondiaux dépassent les 70 mètres de distance. Mais à ce stade, ce ne sont plus des hommes… ce sont des chars d’assaut.
La Conan’s Wheel, c’est l’épreuve qui te force à avancer alors que tout ton corps te supplie d’arrêter. C’est une marche lente, douloureuse, silencieuse… Mais terriblement révélatrice de ta volonté.
Tu veux devenir plus fort, plus solide, plus résilient ? Commence par apprendre à marcher. Chargé. En rond. Et en serrant les dents.
Essaie-la, même avec un sac ou une haltère. Tu verras vite que cette épreuve porte bien son nom.