On vient de parler de l’Arnold Classic, ce temple de la force pure et maximale. C’est la compétition des « connaisseurs », celle qui teste qui a le plus gros squat ou le plus gros log press. Mais si tu demandes à n’importe qui dans la rue de te citer UNE compétition de Strongman, il te répondra toujours la même chose : le World’s Strongest Man (WSM). Depuis 1977, c’est LE show. C’est le Super Bowl de notre sport. C’est la compétition qui a fait sortir la force de l’ombre pour la mettre sous les palmiers, à la télévision mondiale. C’est là que les athlètes deviennent des superstars, des noms que tout le monde connaît : Jón Páll Sigmarsson, Mariusz Pudzianowski, Thor Björnsson.
Si l’Arnold cherche l’homme le plus fort, le WSM cherche l’homme le plus complet.
La Différence Clé : Force Pure vs Athlète Ultime
Et c’est là toute la nuance. À l’Arnold, les charges sont si lourdes que tu gagnes en étant un monstre de force statique.
Au WSM, la philosophie est différente. Pour gagner, tu dois être :
- Fort en Max : Évidemment, tu dois avoir un gros Deadlift et un gros Log Press.
- Explosif : Tu dois être capable de sprinter avec 150 kg dans les bras.
- Endurant : Tu dois pouvoir enchaîner les reps sur un Car Deadlift ou survivre à un Medley épuisant.
- Technique : Des épreuves comme les Fingal’s Fingers demandent du timing, pas juste de la force brute.
- Un Mental d’Acier : Le WSM est une bataille d’attrition.
Le Format : La Semaine la Plus Dure de l’Année
C’est aussi ça qui rend le WSM unique. Ce n’est pas une finale sèche en un week-end. Les athlètes passent d’abord par les « Heats » (les phases de qualification).
Imagine : tu as 30 des mecs les plus forts du monde, répartis en 5 groupes. Pendant 3 jours, ils s’affrontent sur des épreuves brutales juste pour décrocher l’une des 10 places en finale. Tu peux être le 3ème mec le plus fort du monde, si tu tombes dans un « groupe de la mort » et que tu fais une erreur, tu es DEHORS. C’est impitoyable.
Ceux qui survivent arrivent en finale, déjà épuisés, pour s’affronter à nouveau sur 2 jours pour le titre suprême.

Rayno Nel. World Strongest Man 2025.
Les Épreuves Iconiques du WSM
Quand tu penses « Strongman », tu penses aux épreuves du WSM. Elles sont faites pour le spectacle, mais elles sont incroyablement difficiles.
Les Atlas Stones (Pierres d’Atlas)
L’épreuve reine. C’est presque toujours la dernière épreuve, celle qui décide du vainqueur. Charger 5 pierres de plus en plus lourdes (jusqu’à 210 kg) sur des plateformes. C’est un test de force explosive, de dos, et de volonté pure.
Le Truck/Plane Pull (Tirage de Camion/Avion)
L’image la plus célèbre du sport. Un homme, un harnais, et un monstre de 15 tonnes à bouger. C’est le test ultime de la force des jambes et du cardio.
La Loading Race (Course de Chargement)
Le Loading Race, c’est clairement l’épreuve anti-Powerlifter par excellence. Tu dois choper des sacs de sable, des tonneaux, des ancres… et sprinter avec sur 20 mètres pour les charger sur une plateforme. C’est du chaos pur, ça teste ton grip, ton agilité et ton cardio.
Les Fingal’s Fingers (Les Doigts de Fingal)
Cette épreuve qui consiste à « flipper » des poteaux géants. C’est un test de puissance totale du corps : jambes, dos, épaules, et surtout… le timing. Si tu veux voir : Fingal’s Fingers
Le Car Deadlift (Soulevé de terre voiture)
Souvent pour le maximum de répétitions. La charge est fixe (généralement 350-400 kg) et tu dois en faire le plus possible en 60 secondes. L’enfer pour les lombaires.
Les Dieux du WSM : Le Mont Rushmore
Tu ne gagnes pas le WSM par hasard. Mais le gagner plusieurs fois… ça te transforme en dieu.
Mariusz Pudzianowski (« Pudzian ») : 5 Titres
Le GOAT. Point final. Pourquoi ? Parce qu’il était l’athlète WSM parfait. Pas toujours le plus fort en max, mais il était rapide comme un sprinter, avait un cardio infini, et ne faisait jamais d’erreur. Il dominait les épreuves de vitesse et d’endurance.
Žydrūnas Savickas (« Big Z ») : 4 Titres
La légende lituanienne. Le seul homme à avoir dominé à la fois l’Arnold (force pure) et le WSM (polyvalence). Un monstre de force statique qui a su s’adapter pour être aussi un athlète complet.
Brian Shaw & Hafþór Björnsson : 4 Titres (Shaw) & 1 Titre (Thor)
La rivalité moderne qui a fait exploser le sport sur YouTube. Des géants qui ont prouvé qu’on pouvait être gigantesque (plus de 180 kg) ET athlétique.
Tom Stoltman (« The Albatross ») : 2 Titres
Le spécialiste moderne. Il est connu comme le meilleur lifteur de Pierres d’Atlas de l’histoire. Et au WSM, si tu es imbattable sur la dernière épreuve, tu as toujours une chance de gagner.
Le World’s Strongest Man, c’est plus qu’une compétition. C’est l’histoire de notre sport. C’est la vitrine qui inspire des millions de gens à aller soulever des trucs lourds.
Alors, la prochaine fois que tu t’entraînes, pose-toi la question : tu veux être le plus fort en statique (team Arnold) ou l’athlète le plus complet (team WSM) ?






